Municipales et Nouveau monde

Archive Juillet 2020 diffusée sur le site Trait d'union

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copyright Frédéric BISSON https://www.flickr.com/photos/zigazou76/



Le nouveau monde a déferlé sur les élections municipales avec sa vague de listes sans étiquette.
Macron avait gagné les élections présidentielles sans étiquette, LREM avait gagné les législatives en s’affirmant ni de droite ni de gauche.
Il fut un temps ou l’on était de droite ou de gauche par rapport à des convictions, le Nouveau Monde a fait disparaitre les convictions.
Donc dans ce nouveau Monde on a toujours des politiciens, mais ils n’ont plus de convictions, juste des ambitions.
3 ans après, Macron est de droite, LREM est ni de gauche ni de gauche.
Du coup LREM a décidé de partir au combat…sans étiquette. Plus personne ne veut aller au combat en se réclamant du macronisme, Pierre Jouvet après avoir mené sa campagne législative avec la photo de Macron sur ses affiches est rentré au bercail en qualité de porte-parole aux côtés d’Olivier Faure.
On aurait tendance à ce niveau à se dire que la plaisanterie a assez duré, que tout le monde a compris qu’entre la droite et la gauche il y a juste le vide des ambitions personnelles.
A gauche, on commence à comprendre que quand on est ni de droite, ni de gauche, en général, on est de droite. Du coup on se retrouve avec des élections municipales opposant souvent des listes de gauche à des listes sans étiquette.
Néanmoins quand on est ni de droite ni de gauche, c’est-à-dire de droite, on défend l’apolitisme dans la gestion des villages. Comme si les convictions n’orientaient pas les choix, on défend l’idée d’un bien commun à route unique.
Ceux qui se disent sans étiquette veulent continuer à avoir 2 plans de carrière possibles.
Donc parfois ils intègrent des listes sans étiquette et parfois des listes de gauche.
Une fois dans une liste de gauche, leur objectif est de faire disparaitre le mot gauche au nom de la vertu et du bien commun.
En général, ils ont le souci de plaire absolument aux électeurs de leur adversaire. C’est assez logique ils ont le souci de rassembler leur base….sauf que leur base est rarement de gauche. Ils ne veulent donc pas trop parler de solidarité car ça ferait fuir leur base.
Il existe des a prioris sans étiquette : le chômeur ne vote pas, le notable vote, le notable n’aime pas qu’on parle des chômeurs, donc on va parler d’impôts ou d’urbanisme.
Quant au chômeur, on ne le considérera même plus comme un électeur.
Quand on est sans étiquette, on a des certitudes sur tout, sur la stratégie, sur les thématiques à aborder. Le « sans étiquette » est dogmatique et est persuadé que son ambition est la preuve de sa modernité. Il refuse le clivage droite gauche car il n’aime pas la démocratie dont c’est le fondement.
N’en déplaise au Nouveau Monde, les gens se réveillent, ont besoin de lien social, de valeurs collectives, de solidarité, nos valeurs redeviennent centrales. Soyons fiers d’être de gauche !

Daniel Large

Confronté, par mon métier dans le service public de l'emploi, aux conséquences de la crise économique et sociale, j'ai décidé de m'investir et militer pour défendre les victimes des politiques libérales.
Electeur de gauche depuis toujours, militant d'une union des gauches n'ayant pas renoncé à une véritable politique sociale. Des concessions oui, mais pas de compromissions.

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