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Le caid et le gendre idéal

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La dernière manie à la mode dans nos pauvres grands médias aura été de monter au filet pour défendre le délinquant multirécidiviste Nicolas SARKOZY.
On a pu se rendre compte que les chiens de garde médiatiques défenseurs acharnés de la logique néo-libérale sur nos ondes sont aussi capables de parler de solidarité. En effet ces gens là sont très solidaires entre eux, la tolérance 0, c’est juste un truc réservé aux pauvres.
Ces chiens de gardes qui ne montent jamais au filet pour déplorer que depuis 2017, plus de 50 % des ministres aient eu des démêlés avec la justice, sans que souvent, cela n’ait le moindre impact sur leur carrière. Quand un ancien président de la République, poursuivi pour de multiples motifs est enfin condamné, les grands médias sont unanimes…pour condamner les juges assez courageux pour jouer leur rôle de contre-pouvoir et rappeler qu’en France, la justice peut rester indépendante.
Ces mêmes chroniqueurs, absolument pas choqués quand un conseil de sages censés être indépendants valident la réforme des retraites contre toute logique, sinon celle du renvoi d’ascenseur à ceux qui les ont nommés.
Mais peux t’on vraiment être surpris du soutien médiatique dont bénéficie notre ancien président de la république dans des médias plutôt acquis à la Macronie ?
Pas vraiment, sur le plan idéologique Macron est le fils de Sarkozy, la seule différence aura été le contexte et leur stratégie au moment de leur élection. Sarkozy aura choisi en 2007 de siphonner l’extrême-droite et aura donc choisi de se la jouer « petit caid de la politique » avec des déclarations péremptoires sur la tolérance 0 qui ne manqueront pas de faire rire vu son actualité aujourd’hui.
Emmanuel Macron aura plutôt choisi de draguer l’ancienne aile droite du PS, les retraités et les cadres. Il a donc choisi de se la jouer gendre idéal.
Mais quand on regarde dans le détail, ces deux personnages ont de vrais points communs :
– Ils sont tous les deux de droite.
– Ils ont tous les deux une vision autoritaire du pouvoir avec une gouvernance ultra centralisée basée sur la peur.
On voit actuellement comment la Macronie agit pour éliminer une émission d’humoristes qui les égratigne quotidiennement en rendant l’émission hebdomadaire. Sarkozy le caid faisait carrément virer les humoristes de France Inter, Macron le gendre idéal leur trouve de nouveaux défis, hebdomadaires à des heures ou personne n’écoute la radio. Il les virera plus tard, dans l’indifférence générale.
– Ils sont tous les deux des adeptes de la violence verbale, on se souvient du karcher de Sarkozy ou de « ceux qui ne sont rien » pour Emmanuel Macron. Mais le gendre idéal aura aussi utilisé la violence physique, la violence d’état contres les manifestants notamment ; mains arrachées ou yeux crevés pour les gilets jaunes, on aura vu des pompiers ou des infirmières se faire tabasser, le caid Sarkozy a été incontestablement mou du genou par rapport au gendre idéal Macron sur ce plan là.
– Ils ont tous les deux contribué à amener les logiques du privé dans la gestion des administrations.
Ainsi la santé qui cesse d’être un service public pour épouser des logiques de rentabilité, la police à qui on fait épouser une « culture du chiffre » qui fait perdre tout sens à beaucoup de policiers attachés à leur mission de maintien de l’ordre. Ils iront même au bout de leur logique en remplaçant les hauts fonctionnaires par des cabinets privés comme Mac Kinsey avec une note qui s’élève à plusieurs milliards.
Ainsi on comprends mieux la solidarité avec le justiciable Sarkozy de la part des chiens de garde médiatiques dont beaucoup soutenaient déjà Sarkozy depuis longtemps. Et puis lorsqu’on ne condamne jamais le fait de vivre sous un gouvernement ou une grande partie des ministres ont maille à partir avec la justice, il est logique de défendre le soldat Sarkozy. Je terminerai avec une pensée émue pour Jérôme Cahuzac, jeté au pilori pour une fraude fiscale alors qu’il était ministre de l’économie. Il aura vraiment pas eu de chance, parce que si il avait été ministre sous Macron, il serait resté ministre, n’aurait peut-être pas été condamné et surtout aurait été tellement noyé dans la masse des justiciables qu’on ne se souviendrait même plus de lui 10 ans plus tard..

Daniel Large

Confronté, par mon métier dans le service public de l'emploi, aux conséquences de la crise économique et sociale, j'ai décidé de m'investir et militer pour défendre les victimes des politiques libérales.
Electeur de gauche depuis toujours, militant d'une union des gauches n'ayant pas renoncé à une véritable politique sociale. Des concessions oui, mais pas de compromissions.

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