Même si le pire a été évité lors de ce deuxième tour, ce 24 avril n’en reste pas moins un jour funeste avec l’élection d’Emmanuel Macron, véritable menace pour notre République et ses valeurs. Le choix proposé ce dimanche était terrible et difficile, établir un front républicain en faveur d’un candidat ayant abimé la république comme aucun président ne l’avait fait tout au long de notre 5ème République. La victoire d’Emmanuel Macron est la victoire du cynisme, de la malhonnêteté intellectuelle, du clientélisme et de la médiocrité d’une élite financière idéologiquement gangrénée par le néo-libéralisme. Emmanuel Macron est devenu un modèle pour tous les arrivistes sans vergogne qui voient de l’intelligence là où il y a juste l’opportunisme crasse de celui qui est prêt à tout pour réussir. Néanmoins la bonne nouvelle est que 61% des français ne veulent pas lui donner une majorité ! Jean Luc Melenchon a raison d’insister sur l’importance des futures élections législatives, mais pour que l’on puisse se saisir de cette chance il faudra une véritable alliance à gauche sans ostracisme ni volonté hégémonique de qui que ce soit. La gauche est actuellement totalement éclatée et l’union ne pourra pas se faire qu’entre quelques partis, il faudra respecter tout le monde et j’adorerais avoir la surprise que la rationalité et la bienveillance existent pour ces élections, d’autant que c’est la seule chance pour la gauche non seulement d’être majoritaire mais aussi, si nous n’y parvenions pas, de pouvoir au moins être une minorité qui pourra empêcher Emmanuel Macron de nuire autant qu’il projette de le faire.
L’union est un combat
Autant dire que je suis très inquiet sur cette question, malgré des déclarations de principe rassurantes, d’appels à l’union contradictoires, il semblerait qu’une bonne partie de la gauche sera exclue de ce jeu et que le sport favori de la gauche qui est de jeter des anathèmes sur des partenaires souvent idéologiquement très proches soit toujours très pratiqué. Pour les candidats issus de petits partis, obtenir une investiture passe souvent par l’injonction de quitter son parti. Pour ceux qui vivent la politique comme une aventure individuelle, ça fera bien l’affaire mais pour ceux qui mettent la loyauté aux camarades de leur parti au centre de leur engagement et qui refusent de construire quoique ce soit sur une trahison, il n’y aura aucune possibilité. A ce jour, j’espère toujours un retour à la raison, sinon je me battrais pour défendre non seulement des convictions mais aussi une certaine vision de l’engagement politique.
La gauche est éclatée en de multiples tendances et si on veut créer 1 ou 2 blocs représentatifs de l’ensemble de la gauche, il ne faudra laisser personne au bord du chemin. On ne peut pas se désoler qu’il y ait trop de candidats aux présidentielles puis ensuite n’inviter à la table des négociations aux législatives que ceux qui étaient représentés aux présidentielles. En faisant ça, soyons surs qu’il y aura encore plus de candidats la prochaine fois ! On a parfois l’impression qu’il y a plus une volonté d’éliminer certains partenaires, considérés comme faibles, que d’intégrer tout le monde. Le siphonage ne sera jamais l’union et ne créera que ressentiment. L’union de la gauche doit embarquer tout le monde en respectant les spécificités de chacun. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’appliquer en politique ce que nous défendons tous au niveau sociétal en terme d’intégration, bref de ne pas tomber dans le « faites ce que je dis, pas ce que je fais ! », je parlerai de cohérence morale entre nos actes et nos grands principes.
A chaque élection sa réalité, on peut être alliés à un parti dans le contexte d’une élection particulière et ne pas l’être dans une autre élection, quand on signe un accord ça n’est pas forcément un engagement à vie. Parfois on ne trouve pas d’accord dans un autre contexte, c’est dommageable, mais ça n’est pas forcément une trahison du petit envers le gros, quand on ne trouve pas d’accord, tout le monde a une responsabilité et ça ne veut pas dire qu’on ne se reparlera pas. Dans les Landes, il faudra se réunir avec ceux qui le désirent et faire l’union des gauches en ayant en tête de gagner chaque circonscription en tenant compte des différents contextes locaux. Il ne faudra sacrifier aucun scrutin, faire les bons choix pour gagner dans chaque territoire hors logiques d’appareils.
S’unir pour éviter le pire
Bref au-delà de cette réalité locale, j’ai toujours l’espoir qu’au niveau national, tout le monde sera assez intelligent pour que la gauche soit la plus forte possible. Il serait nécessaire de se mobiliser pour que toutes les personnalités de gauche opposantes à Macron gardent leur poste et qu’après tout le monde réfléchisse à la meilleure stratégie localement pour obtenir de nouveaux élus. Appeler à faire battre toutes les personnalités se prétendant de gauche et ayant appelé à voter Macron dès le premier tour, devra être une priorité, ces gens-là sont des girouettes et ne doutons pas une seconde qu’une fois élus ils seront facilement corruptibles pour permettre à Macron de faire passer des mesures antisociales voire même pour intégrer carrément la majorité présidentielle. Quand on soutient un tel président, on se met soi même en dehors du champ de la gauche. Au niveau landais, il serait important que Boris Vallaud, seul député à gauche dans notre département garde son poste parce que nous devons être conscients que s’il est battu, il sera remplacé par un macroniste et que ça réduira les chances d’avoir une majorité de gauche. Il conviendrait donc d’être rationnels et d’oublier toutes les vieilles rancœurs, toutes les passions négatives qui ont mené la gauche à l’impasse ces dernières années. Empêcher Macron de nuire aux plus défavorisés, aux chômeurs, aux bénéficiaires du RSA, aux retraités, aux jeunes, aux classes moyennes, l’empêcher de continuer à liquider nos services publics, santé, justice, éducation Nationale doit être notre obsession à tous, Il serait formidable que cette noble entreprise nous permette de dépasser nos différences, l’enjeu est trop important. L’avenir en commun pourra logiquement être la base de travail qui permettra de lutter contre ses dérives, mais pour qu’on puisse gagner cette élection législative, nous devrons être intelligents et solidaires. La gauche doit cultiver ses différences qui font sa richesse et en interne nous devons être capables de débattre sans invectives. Notre avenir commun n’est pas l’uniformisation mais au contraire l’acceptation de notre pluralité, garante d’unité et donc de futures victoires. Malgré tous mes doutes, je veux encore y croire.
J’ai l’impression que tu as été entendu au niveau National ! Le 3ème tour des Présidentielles se joue en juin !